Support de la vision, les voies optiques comportent :

  • un appareil récepteur : la rétine
  • des voies de conduction : les nerfs, chiasma, tractus et radiations optiques
  • un appareil de perception et d'intégration : le cortex occipital

La fonction visuelle comporte la capacité de discerner les détails d'un objet quand il est regardé directement (acuité visuelle) et la capacité de détecter la présence des objets dans un champ de vision (champ visuel).


I - L'acuité visuelle

On désigne sous ce terme le pouvoir qu'a l'œil de distinguer l'un de l'autre deux points plus ou moins distants : on parle aussi de pouvoir discriminatif. L'unité d'acuité visuelle correspond à la capacité de distinguer deux points sous-tendant un angle d'une minute.

Les plus petites lettres de l'échelle de Monoyer, lue à 5 mètres, correspondent à l'unité d'acuité visuelle, soit 10/10° ; chaque ligne de l'échelle correspond à 1/10°. Pour la vision de près, on utilise l'échelle de Parinaud. D'un point de vue neurologique, on ne considère les déficits visuels qu'après correction des troubles de la réfraction. Rappelons que l'étude de l'acuité visuelle explore avant tout la zone maculaire de la rétine ou le faisceau maculaire des voies optiques.

On désigne sous le terme d'amblyopie, toute diminution de l'acuité visuelle ; et sous celui d'amaurose, l'absence de toute perception lumineuse (l'usage réserve ce mot au déficit complet monoculaire et/ou transitoire).

La cécité désigne plutôt une absence définitive et complète de vision d'un ou des deux yeux.

La dyschromatopsie signifie : trouble de la perception des couleurs.

II - Le champ visuel

L'étude du champ visuel permet d'étudier le fonctionnement de la rétine fonctionnelle centrale mais aussi périphérique et celui des voies optiques.

1. Le champ visuel au doigt

On procède d'abord à une étude d'ensemble en demandant au malade de fixer le nez de l'examinateur. Ce dernier place ses index latéralement un peu en avant du plan des yeux du malade. Celui-ci reçoit pour consigne de saisir le doigt qui bouge.

On peut aussi se placer derrière le patient et lui demander de fixer un point situé devant lui ; on approche alors les mains de chaque côté de son champ visuel en lui demandant d'indiquer (ou de saisir) quelle main il voit en premier.

En cas de doute, on peut étudier chaque quadrant de chaque œil.
Sur le malade obnubilé ou incapable de coopérer (aphasique…) on étudie le réflexe de clignement à la menace.

L'examen périmétrique de Goldman (cinétique et manuel) ou le périmètre de Humphrey (statique et automatisé) peuvent être utiles en cas de doute ou pour confirmation diagnostique.

2. Les hémianopsies

Sous le terme d'hémianopsie, on désigne la perte de la vision dans un hémichamp (et non d'un seul œil) ; le trouble affecte habituellement un hémichamp visuel au niveau des deux yeux.

Les hémianopsies altitudinales sont très rares : le sujet ne voit pas l'hémichamp supérieur ou l'inférieur.

Dans les hémianopsies latérales, la limite entre les deux hémichamps (celui qui est vu et celui qui ne l'est pas) est vertical :

Dans l'hémianopsie latérale homonyme (H.L.H.), l'atteinte affecte les deux hémichamps droits ou gauches ; ainsi dans l'H.L.H. droite, sont atteints l'hémichamp temporal de l'œil droit et l'hémichamp nasal de l'œil gauche, et inversement pour l'H.L.H. gauche.

Dans l'hémianopsie bitemporale, le patient ne perçoit pas les deux hémichamps temporaux (le malade a des « œillères »…)

Dans l'hémianopsie binasale, le patient ne voit pas les deux hémichamps nasaux (le malade a un « poteau » devant le nez…).

L'hémianopsie bitemporale traduit une atteinte chiasmatique, c'est-à-dire des faisceaux provenant des hémichamps nasaux de la rétine, qui décussent au niveau du chiasma.

L'hémianospie latérale homonyme (H.L.H.) traduit une lésion située en arrière du chiasma.

  • lorsque l'hémianopsie est complète, on évoque une atteinte du tractus optique ou du lobe occipital
  • lorsque l'hémianopsie se limite à l'atteinte d'un quadrant (on parle de quadranopsie ou d'hémianopsie en quadrant), il s'agit plutôt d'une lésion des radiations optiques : la quadranopsie est supérieure, si la lésion touche le faisceau ventral ou inférieur (temporal) ; elle est inférieure, si la lésion intéresse le faisceau dorsal ou supérieur (pariétal).

Atteinte du nerf optique 

3. Les scotomes

Ce sont des lacunes affectant le champ visuel central ; elles correspondent à des atteintes du faisceau maculaire et entraînent donc une baisse précoce et importante de l'acuité visuelle : la lecture est très vite impossible, alors que la vision périphérique est relativement conservée. Parfois le scotome est hémianopsique.

4. Le rétrécissement périphérique du champ visuel

Il peut s'agir d'un rétrécissement tubulaire c'est-à-dire que le champ visuel restant a la même largeur quelque soit la distance : ceci est très évocateur d'anorganicité (hystérie…)
Par contre dans le rétrécissement concentrique, le champ visuel restant s'élargit en fonction de la distance : ceci est plus souvent le fait d'une lésion organique.

 

5. La cécité corticale

Il s'agit en fait d'une double hémianopsie à laquelle s'ajoute souvent une anosognosie qui explique que le malade semble négliger les déboires qu'il rencontre du fait de son trouble. Ce trouble correspond habituellement à des lésions corticales bilatérales. Le réflexe photo-moteur est conservé.

6. L'agnosie visuelle

Dans ce trouble assez particulier, le malade ne reconnaît pas visuellement un objet qui lui est présenté ; en revanche il est capable de l'identifier par la palpation.

7. Des métamorphopsies

(déformation des objets perçus) peuvent s'observer dans certaines circonstances pathologiques affectant le cortex visuel.
Métamorphopsies 

Troubles de la vision

Voies et troubles de la vision