Un diagnostic facilité par l'imagerie typique
Un jeune homme de 19 ans, d'origine vietnamienne, arrivé depuis peu en France, est hospitalisé pour syndrome confusionnel d'installation progressive depuis quelques semaines. L'examen neurologique montre une rigidité plastique hémicorporelle gauche. Le bilan biologique standart est normal. Une IRM cérébrale est rapidement réalisée.




Quel est votre diagnostic ?
Les images IRM sont très évocatrices dans ce contexte de maladie de Wilson :
- Anomalies de signal en T2 et FLAIR simultanées dans les ganglions de la base, les thalami, et le tronc cérébral
- Aspect de « face de Panda géant » sur les coupes axiales T2 et FLAIR: hyperintensité du tronc cérébral, notamment autour de noyaux rouges qui eux restent en hyposignal
- Hypersignal T2 et FLAIR du tectum du mésencéphale
- Les autres anomalies parfois rencontrées sont : un aspect de myélinolyse centropontine, des anomalies de la substance blanche et des hypersignaux corticaux T2 (de pronostic péjoratif)
Syndrome cérébelleux subaigu
Une femme de 58 ans, sans antécédant, employée chez Air France, est hospitalisée pour des troubles de la marche et de l'équilibre apparus de manière progressive depuis 3 mois. L'interrogatoire révèle également des troubles visuels sous la forme d'une diplopie intermittente. L'examen neurologique montre un syndrome cérebelleux axial, une discrète dysarthrie, et une limitation des saccades oculaires. Il n'y a pas d'atteinte des fonctions cognitives. Une IRM cérébrale est rapidement réalisée.


Quel diagnostic évoquez-vous ?
L'histoire clinique couplée à l'hypersignal en diffusion et en FLAIR des noyaux gris permet d'évoquer le diagnostic de maladie de Creutzfeldt Jakob.
Les lésions IRM évocatrices de la maladie de Creutzfeldt Jakob sont :
- sur les séquences en diffusion : un hypersignal cortical, du striatum, ou plus rarement du thalamus
- sur les séquences en FLAIR : un hypersignal des mêmes territoires (striatum, cortex, thalamus), mais qui peut être plus tardif
Bibliographie :
Vitali P, Maccagnano E, Caverzasi E, Henry RG, Haman A, Torres-Chae C, Johnson DY, Miller BL, Geschwind MD. Diffusion-weighted MRI hyperintensity patterns differentiate CJD from other rapid dementias. Neurology. 2011;76(20):1711-9 Macfarlane RG, Wroe SJ, Collinge J, Yousry TA, Jäger HR. Neuroimaging findings in human prion disease. J Neurol Neurosurg Psychiatry. 2007;78(7):664-70
Une lésion cérébrale isolée
Un homme de 22 ans sans antécédent, a constaté au réveil le 12 juin 2010 une lourdeur du membre supérieur gauche, complétée 3 jours plus tard d'une hémiparésie gauche motrice pure; il ne pouvait pas se lever seul. L'étude du LCR retrouvait : protéines 0.44 g/L, 6 lymphocytes /mm3, recherche de bandes oligoclonales positive.
L'IRM cérébrale retrouvait les anomalies suivantes :

Quel est le diagnostic?
Il s'agit d'une sclérose concentrique de Balo, forme rare de SEP. Cette forme particulière de la maladie souvent d'installation aiguë peut avoir une évolution monophasique et être de mauvais pronostic en cas de lésions diffuses mais peut évoluer de façon chronique avec rémissions des symptômes. Elle touche surtout l'adulte jeune avec une prédominance masculine et est surtout décrite en Asie.
Radiologiquement, les lésions ont un aspect concentrique et sont composées de zones hypointenses T1 et hyperintenses T2 correspondant à une nécrose cavitaire avec démyélinisation de la substance blanche et d'anneaux isointenses en T1 et T2 correspondant à de la myéline normale. Il peut exister un réhaussement des lésions plus ou moins partiel après injection de Gadolinium.
Elles sont typiquement localisées au niveau de la substance blanche frontale et pariétale. Le tronc cérébral, le cervelet et le cordon médullaire peuvent aussi être touchés.
Bibliographie :
De Seze J. Formes frontieres de la sclérose en plaques. Rev Neurol (Paris). 2006 Jan;162(1):137-43. - Kreft KL, Mellema SJ, Hintzen RQ. Spinal cord involvement in Balo's concentric sclerosis. J Neurol Sci. 2009 Apr 15;279(1-2):114-7.
Coma aigu dans un contexte d'alcoolisme
Un Homme de 53 ans, alcoolique chronique, avait été hospitalisé une première fois pour confusion mentale et troubles de l'équilibre, aigus, régressifs en 8 jours, sans explication trouvée. Il est réhospitalisé 4 mois plus tard en raison d'un coma aigu : cet homme, désocialisé, a été retrouvé à son domicile.
Voici son IRM cérébral :



Quel est diagnostic ?
Il s'agit d'une maladie de Marchiafava-Bignami associée à un début de myélinolyse centro pontique.
La maladie de Marchiafava Bignani est une complication rare de l'alcoolisme, caractérisée par une démyélinisation et une nécrose du corps calleux. Les signes cliniques sont variables : confusion, troubles de la conscience, troubles cognitifs, tétraparésie, astasie abasie, signes de dysconnexion calleuse…
Son pronostic est en général mauvais, souvent conditionné par l'importance de l'atteinte du corps calleux L'IRM cérébrale montre en T2 et FLAIR des hypersignaux plus ou moins diffus du corps calleux.
Bibliographie :
Uchino A, Takase Y, Nomiyama K, Egashira R, Kudo Acquired lesions of the corpus callosum: MR imaging.S Eur Radiol. 2006 Apr;16(4):905-14..
Heinrich A, Runge U, Khaw AV. Clinicoradiologic subtypes of Marchiafava-Bignami disease. J Neurol. 2004 Sep;251(9):1050-9.
Ornithologie et neurologie
Un homme de 70 ans, sans autre antécédent qu’une cataracte bilatérale, vint en consultation pour des troubles de la marche et une gêne visuelle mal définie.
Les troubles de la marche avaient débuté 5 ans auparavant par des festinations et il existait alors un tremblement de repos des membres supérieurs. Les troubles avaient fait évoquer une maladie de Parkinson et avaient bien répondu à la dopathérapie (lévodopa 3x 150 mg/j). Depuis deux ans il présentait un ralentissement de la marche, qui se faisait à petits pas, avec une raideur axiale et une instabilité posturale. L’attitude se faisait en antéflexion. Le visage était amimique, il n’y avait pas de tremblement, de syndrome akinéto-hypertonique segmentaire, de signe de dysautonomie, ni de signes pyramidaux. Les mouvements de verticalité du regard étaient diminués vers le haut.
Le patient obtenait un score de 26/30 au MMSE de Folstein. Les troubles de la mémoire étaient dus à des troubles du rappel. Il existait de nettes difficultés dans les tâches d’évocation catégorielle, une tendance aux persévérations parasitant la programmation motrice, une approbation en écho. Les fonctions visuo-perceptives et visuo-praxiques étaient bien préservées.
Une IRM cérébrale avait été réalisée avant la consultation neurologique et n’avait pas évoqué au radiologue de diagnostic particulier (figures 1 et 2).
Partagez-vous cette analyse ? Que faut-il y voir ?
Quel diagnostic retenez-vous ?


Figure 2 - IRM cérébrale. Coupe axiale. Séquence pondérée en T2.
1. Le signe du colibri et le signe de l’ipomée (morning glory sign). Voir figure ci-dessous.
Le « signe du colibri », désigné par d’autres auteurs « signe du pingouin », s’observe en IRM morphologique sur des coupes sagittales médianes [1]. Il est lié à une perte du volume du mésencéphale épargnant relativement le pont, avec une perte de la convexité du tegmentum mésencéphalique, qui devient rectiligne voire concave vers le haut. Le mésencéphale rappelle alors la tête d’un colibri ou d’un pingouin, alors que le volume préservé du pont en figure le ventre.
Le « signe de l’ipomée » s’observe en IRM sur des coupes axiales du mésencéphale. La concavité des bords latéraux du tegmentum mésencéphalique et l’élargissement du sillon interpédonculaire donnent une image rappelant la forme biconcave de l’ipomée, variété de fleur dont la plus commune sous nos latitudes est le liseron. Certains auteurs américains parlent aussi de « signe de Mickey Mouse », par analogie avec les oreilles de Mickey.

(image en haut à gauche).
Sur la coupe axiale du tronc cérébral, la concavité des bords latéraux du tegmentum mésencéphalique et l’élargissement du sillon interpédonculaire suggèrent la forme d’une ipomée (morning glory sign, signe de l’ipomée) ou des oreilles de Mickey Mouse (image en bas à gauche).
2. Ces deux signes sont très évocateurs d’une paralysie supranucléaire progressive (PSP). Le signe du colibri aurait une sensibilité de 68% et une spécificité de 88,6%. Le signe de l’ipomée aurait une sensibilité de 68% et une spécificité de 77,7% [2].
On sait depuis quelques années que certaines PSP ne se conforment pas au tableau classique popularisé par Steele, Richardson et Olszewski, et présentent un syndrome parkinsonien initial avec tremblement de repos voire une réponse positive à la dopa [3]. C’était le cas chez ce patient, dont le tableau n’est devenu évocateur d’une PSP qu’après quelques années d’évolution.
Auteurs :
François Sellal, Christophe ZaenkerDépartement de Neurologie, Hôpitaux Civils de Colmar, 68024 Colmar Cédex, France.
Références :
[1]. OBA H, YAGISHITA A, TERADA H, BARKOVITCH AJ, KUTOMI K, YAMAUCHI T. et al. New and reliable MRI diagnosis for progressive supranuclear palsy. Neurology 2005; 64: 2050-5
[2]. RIGHINI A, ANTONINI A, DE NOTARIS R, BIANCHINI E, MEUCCI N, SACILOTTO G et al. MR Imaging of the Superior Profile of theMidbrain: Differential Diagnosis between Progressive Supranuclear Palsy and Parkinson Disease. AJNR 2004; 25: 927-32.
[3]. WILLIAMS DR, LEES AJ. Progressive supranuclear palsy: clinicopathological concepts and diagnostic challenges. Lancet Neurol 2009; 8: 270–9.
Le déficit est de rigueur
Un homme de 76 ans est admis aux urgences devant la succession de plusieurs épisodes déficitaires sensitifs touchant son membre supérieur gauche, survenus au cours des derniers jours. Il présente dans ses antécédents une hypertension artérielle ancienne et traitée, un adénocarcinome prostatique traité par hormonothérapie et radiothérapie en rémission et une hémorragie sous arachnoïdienne post traumatique frontale droite survenue 3 ans auparavant.
A sa prise en charge aux urgences, il présente une hypoesthésie brachiofaciale gauche ainsi qu’une dysarthrie. Ces symptômes régressent rapidement et sont identiques à ceux qu’il ressentait depuis une semaine. Le scanner cérébral réalisé en urgence met en évidence une leucoaraïose périventriculaire. L’exploration des troncs supra-aortiques note une plaque athéromateuse carotidienne gauche. L’éléctroencéphalogramme est normal. L’IRM encéphalique vous est fournie (figure 1).
Quel est votre diagnostic ?

Olivier Casez
Pôle de Psychiatrie et de Neurologie, CHU GRENOBLE, 30843 Grenoble cedex 9 - OCasez@chu-grenoble.fr
Diagnostic : crises épileptiques partielles symptomatiques d’une sidérose méningée séquellaire de son HSA. En effet, on peut constater sur l’IRM pondérée en T2* un hypersignal au sein des sillons central, précentral et frontal antérieurs droits. Il n’y a pas d’anomalie sur les séquences FLAIR, écartant un saignement récent. Les épisodes neurologiques de nature déficitaire peuvent également se rencontrer au cours des crises épileptiques. Le traitement antiépileptique a permis de faire disparaître l’ensemble des symptômes.
Références :
Lüders HO, Dinner DS, Morris HH, et al (1995). Cortical electrical stimulation in humans. The negative motor areas. Adv Neurol., 67: 115-29.
Lüders H, Acharya J, Baumgartner C, et al (1998). Semiological seizure classification. Epilepsia, 39(9): 1006-13.
Noguchi K, Ogawa T, Seto H, et al (1997). Subacute and chronic subarachnoid hemorrhage: diagnosis with fluid-attenuated inversion-recovery MR imaging. Radiology, 203(1): 257-62.
Une maladie sous le feu des projecteurs
Un homme de 65 ans sans antécédent médical personnel ni familial consulte pour une apathie marquée ainsi que des difficultés dans les actes de la vie quotidienne (habillage, lavage) qui évoluent depuis environ deux mois et qui viennent compliquer un état dépressif résistant à une prise en charge médicamenteuse et psychothérapique, évoluant depuis 4 mois.
L’examen neurologique ne relève pas de déficit focalisé sensitif ni moteur, pas de syndrome parkinsonien. L’évaluation neuropsychologique réalisée met en évidence une aphasie antérieure, un trouble du discours de type frontal ainsi qu’une apathie majeure sans tristesse de l’humeur ainsi que des troubles praxiques. Il n’y a pas d’hallucination. On ne note pas de fluctuation de son état clinique. Une IRM est alors réalisée et vous est présentée (figure 1).
Quel diagnostic vous suggère ces résultats d’imagerie ? Comment affinez-vous votre diagnostic et comment le confirmer ?

Diagnostic : maladie de Creutzfeldt-Jakob. L’IRM encéphalique de diffusion met en évidence un hypersignal de l’ensemble du ruban cortical très évocateur dans ce contexte d’une maladie de Creutzfeldt Jakob. L’EEG peut mettre en évidence un tracé pseudopériodique à 1 Hz diffus. La recherche de la protéine 14.3.3, marqueur d’une lyse neuronale accélérée, est classiquement positive. La certitude diagnostique est apportée par l’examen anatomopathologique de l’encéphale et la recherche de la protéine prion par western blot au sein de ce tissu.
Cas proposé par : Olivier Casez
Pôle de Psychiatrie et de Neurologie, CHU GRENOBLE, 30843 Grenoble cedex 9 - OCasez@chu-grenoble.fr
Références :
Kallenberg K, Schulz-Schaeffer WJ, Jastrow U, et al (2006). Creutzfeldt-Jakob disease: comparative analysis of MR imaging sequences. AJNR Am J Neuroradiol, 27: 1459-1462.
S. Nougaret, H. Brunel, G. Bourbotte, et al (2007). Diffusion-weighted MRI in sporadic Creutzfeldt-Jakob disease. J Neuroradiol, 34(4): 260-6.
Un indice s'il vous plaît !
Une femme de 58 ans, au principal antécédent de polykystose rénale, est prise en charge en urgence pour une hémorragie sous arachnoïdienne sur anévrysme de la communicante antérieure compliquée initialement d’une hydrocéphalie. L’embolisation initiale se complique d’un hématome interhémisphérique se résorbant au cours des quinze jours suivants. Elle quitte le service de réanimation au bout de trois semaines pour la neurologie avec un syndrome « confusionnel ».
À sa prise en charge en neurologie, on note une désorientation temporospatiale, des troubles mnésiques et un syndrome fronto-dysexécutif. Il n’y a pas de trouble de la vigilance. Son examen neuropsychologique met en évidence les éléments suivants : un syndrome amnésique avec un trouble de la mémoire antérograde très amélioré par l’indiçage (sur matériel verbal et visuospatial), de nombreuses fabulations. Il s’y associe un syndrome frontal dysexécutif dominé par des persévérations et des difficultés d’évocation.
L’imagerie encéphalique (IRM, TDM cérébrale de perfusion) réalisé à trois semaines de l’HSA, met en évidence une évolution favorable de l’hématome inter-hémisphérique, l’absence de spasme artériel ou de lésion cérébrale survenue dans l’intervalle.
Elle n’a jamais consommé d’alcool ni d’autres toxiques. Son bilan biologique métabolique est sans particularité.
Quel diagnostic syndromique neuropsychologique avez-vous fait ?
Diagnostic : syndrome amnésique par lésion du « basal forebrain » (cerveau basal antérieur). Cette patiente présente un syndrome amnésique par lésion du basal forebrain (région basale sous frontale, cf. figure 1 : région comprenant le noyau basal de Meynert, les noyaux du septum, les bandelettes diagonales de Broca). Il s’agit d’une entité syndromique associant une amnésie antérograde sévère très sensible à l’indiçage, une amnésie rétrograde variable et des fabulations importantes. Il peut s’y associer un syndrome fronto-dysexécutif. Les premiers patients décrits avaient présenté ce type de troubles suite d’hémorragie sous arachnoïdienne sur rupture d’anévrysme de la communicante antérieure. L’évolution est généralement de pronostic relativement favorable avec critique puis disparition des fabulations et plus progressivement, amélioration du syndrome amnésique et du syndrome frontal.

Cas proposé par : Olivier Casez
Pôle de Psychiatrie et de Neurologie, CHU GRENOBLE, 30843 Grenoble cedex 9 - OCasez@chu-grenoble.fr
Références :
Damasio AR, Graff-Radford NR, Eslinger PJ, et al (1985). Arch Neurol., 42(3): 263-71.
Damasio AR, Eslinger PJ, Damasio H, et al (1985). Multimodal amnesic syndrome following bilateral temporal and basal forebrain damage. Arch Neurol., 42(3): 252-9.
Céphalée brutale et récidivante
Un homme de 49 ans a présenté en 2008, au volant de sa voiture, une céphalée brutale en hémicrânie, régressive sous antalgiques. Le lendemain, la céphalée récidive à l’othostatisme et n’est plus calmée par les antalgiques. Elle régresse par contre en position couchée.
L’examen clinique n’objective pas d’anomalie hormis cette céphalée positionnelle.
L’interrogatoire retrouve la notion d’une fracture de côte basi-thoracique gauche suite à un choc 2 ans auparavant.
Un TDM cérébral sans et avec injection de produit de contraste est considéré comme normal. L’évolution 3 jours plus tard est marquée par l’installation d’une diplopie binoculaire par paralysie du VI bilatérale.

La prise de contraste méningée évoque le diagnostic d’hypotension spontanée du liquide céphalo-rachidien (LCR) . Elle est due à une hypovolémie du LCR. Il existe souvent dans les jours précédents, un contexte de traumatisme rachidien mineur, d’activité sportive ou d’efforts inhabituels ou parfois une notion de maladie du tissu élastique qui va se compliquer d’une brèche durale.
Les céphalées sont sévères, installées plus ou moins progressivement, parfois brutalement ou à l’occasion d’un effort. Elles sont pulsatiles occipitales irradiant vers les épaules ou le rachis cervical, à l’orthostatisme et disparaissent en décubitus après quelques minutes. Il s’y associe des nausées, vomissements, acouphènes ou diplopie par atteinte du VI.
Si la céphalée devient permanente, deux complications sont à rechercher : la thrombophlébite cérébrale et l’hématome sous-dural compressif.
La confirmation diagnostique est basée sur l’IRM cérébrale notamment les séquences T1 sans et avec injection de gadolinium qui visualisent une prise de contraste diffuse des pachyméninges supra et infra-tentorielles s’étendant parfois jusqu’à la moelle cervicale. Ces anomalies peuvent manquer dans 1/3 des cas. L’IRM peut mettre en évidence des hématomes ou des hydromes sous-duraux, un effacement des citernes prépontiques et chiasmatiques et de petits ventricules. La recherche de la brèche n’a que peut d’intérêt en pratique.
Le traitement repose sur les mesures symptomatiques ainsi que la réalisation parfois à répéter d’un blood-patch épidural lombaire.
Pour en savoir plus :
Mokri B(1999) Mayo Clin Proc. 1999 Nov;74(11):1113-23. Bousser MG (2005) Rev Neurol (Paris) ; 6-7: 700-702
Chan EK (2011) J Child Neurol ; 26(6) : 761-766
Piège diagnostique
Un homme de 62 ans aux antécédents de surcharge pondérale, de tabagisme sevré, d’HTA se plaignait de lombo-sciatalgies bilatérales résistantes au traitement antalgique. Trois semaines plus tard, il est hospitalisé devant l’installation d’une rétention aiguë d’urine et de troubles de la marche dans un contexte sub-fébrile.
L’examen clinique objectivait un déficit sensitivo-moteur proximal et distal des membres inférieurs asymétrique prédominant à gauche, des réflexes ostéo-tendineux abolis aux membres inférieurs, des réflexes cutanés plantaires indifférents, une hypoesthésie en selle et un globe vésical nécessitant un sondage urinaire.
Une première IRM lombaire réalisée sans injection de gadolinium à la recherche d’une spondylodiscite ne retrouvait que des discopathies L4-L5, L5-S1 non pathogènes.
Une PL retrouvait une hyperprotéinorachie (2g/l) et une réaction lymphocytaire (66 lymphocytes/mm3).
Une nouvelle IRM était réalisée quelques jours plus tard devant l’aggravation de l’état du patient malgré une antibiothérapie débutée après la PL.

Qu'en pensez-vous ?
L’aspect IRM est évocateur d’une fistule artério-veineuse durale de la moelle épinière.
Il s’agit de la malformation vasculaire de la moelle épinière la plus commune.
Les symptômes associent dans la forme complète un déficit sensitivo-moteur des membres inférieurs et des troubles sphinctériens. Une douleur dorsale peut être présente. Le tableau peut parfois mimer une atteinte du second motoneurone. Les hommes de plus de 60 ans sont les plus concernés. Les symptômes peuvent évoluer souvent sur plusieurs mois ou années mais la présentation peut être aussi subaiguë.
La fistule correspond à une connexion anormale entre une branche d’une artère et une veine radiculaires durales, le plus souvent au niveau thoracique bas ou lombaire. Une augmentation de la pression veineuse puis une congestion veineuse intra-médullaire résultent de ce shunt. Cette congestion se traduit pas une myélopathie voire un infarctus médullaire qui explique la symptomatologie.
L'IRM médullaire met en évidence une augmentation du calibre médullaire avec un hypersignal T2 intra-médullaire s'étendant sur plusieurs segments vertébraux traduisant l'œdème (fig. 1).On peut noter une dilatation des vaisseaux péri-médullaires plutôt sur la face dorsale de la moelle qui peuvent être déjà visibles en hypersignal T2 (effet d’absence de signal ou « flow void » ) ou au moins réhaussés après injection de gadolinium (fig.2).
L'artériographie peut confirmer le diagnostic si besoin en mettant en évidence les vaisseaux dilatés tortueux et le shunt.
Le traitement repose sur l'embolisation par voie endovasculaire de la veine durale incriminée ou une prise en charge chirurgicale. La morbidité semble équivalente avec les 2 procédures, La durée d'hospitalisation est plus courte après traitement endovasculaire mais au prix d'un risque de récurrence plus important.
Pour en savoir plus :
Krings T. et al. Spinal dural arteriovenous fistulas. Am J Neuroradiol. 2009 ;30 :639-648
Narvid J. Spinal dural arteriovenous fistulae : Clinical Features and Long-term results. Neurosurgery.2008;62:159-167
Cho K.T. et al. Treatment of spinal cord perimedullary arteriovenous fistula : embolization versus surgery. Neurosurgery.2005;56:232-239
Gilberston J. et al. Spinal dural arteriovenous fistulas : MR and myelographic findings, AJNR. 1995;16:2049-2057

Bibliographie :
L.K. Prashanth, S. Sinha, DM, A.B. Taly, and M.K. Vasudev, MRI Features Distinguish Wilson's Disease from Other Early Onset Extrapyramidal Disorders? An Analysis of 100 Cases Mov Disord 2010, pp. 672–678 Sinha S, Taly AB, Prashanth LK, Ravishankar S, Arunodaya GR, Vasudev MK Sequential MRI changes in Wilson's disease with de-coppering therapy: a study of 50 patients The British Journal of Radiology, 80 (2007), 744–749